Les Sounnah liées au sommeil
1. Fermer les portes avant d'aller dormir.
Pour preuve, ces paroles du Messager d'Allah , rapportées par Jâbir :
« Avant d'aller dormir, éteignez les lampes, fermez les portes, bouchez vos outres, et couvrez vos récipients. »
Rapporté par Al-Boukhâri (5624) et Mouslim (2012).
Les musulmans ont reçu l'ordre de fermer leurs portes afin d'empêcher les démons d'entrer, comme l'indique ce hadith de Jâbir mentionné précédemment:
Rapporté par Al-Boukhâri (5624) et Mouslim (2012).
« Et fermez les portes en prononçant le nom d'Allah, car Satan n'ouvre pas une porte fermée. »
Rapporté par Al-Boukhâri (5623) et Mouslim (2012).
2. Eteindre le feu avant d'aller dormir.
Pour preuve, le hadith prophétique rapporté par Jâbir , et mentionné précédemment, où il est dit notamment: « Avant d'aller dormir, éteignez les lampes. »
Mentionnons également ces paroles du Prophète rapportées par Ibn 'Oumar :
« Ne laissez pas le feu allumé dans vos maisons lorsque vous allez dormir. »
Rapporté par Mouslim (2015).
De la même manière, il convient de se protéger de tout ce qui peut provoquer un incendie, à l'image des radiateurs utilisés pour se chauffer en hivers. En effet, comme l'a affirmé le Prophète , le feu est un ennemi pour les hommes.
A l'inverse, si une personne n'a rien à craindre du feu qui se trouve dans sa maison, celui-ci étant protégé de tout ce qui pourrait conduire à sa propagation, alors cette personne peut très bien aller dormir sans avoir à éteindre le feu. En effet, la raison pour laquelle le Prophète a ordonné d'éteindre ce feu n'existant plus, l'ordre n'a plus lieu d'être.
3. Effectuer les ablutions avant d'aller dormir.
Pour preuve, ces paroles du Prophète , rapportées par Al-Barâ' ibn 'Âzib :
« Lorsque tu veux aller dormir, effectue les ablutions comme pour la prière, puis allonge-toi sur le côté droit et dis: "Ô Allah! Je T'ai soumis mon âme…". »
Rapporté par Al-Boukhâri (247) et Mouslim (2710).
4. Epousseter le lit avant de s'y allonger.
Pour preuve, ces paroles du Prophète , rapportées par Abou Hourayrah :
« Lorsque l'un d'entre vous veut se mettre au lit, qu'il l'époussette du revers intérieur de son pagne, car il ne sait pas ce qui a pris sa place dans son lit, puis qu'il dise: "C'est en Ton nom, Seigneur, que je me suis allongé... ».
Rapporté par Al-Boukhâri (6320) et Mouslim (2714).
Il apparaît donc, à travers les trois hadiths précédents, que la Sounnah consiste, au moment de se mettre au lit, à épousseter le lit à trois reprises, de l'intérieur du pagne, tout en prononçant le nom d'Allah.
Il est préférable d'épousseter le lit de l'intérieur du vêtement, bien que certains savants considèrent qu'il est possible de le faire à l'aide de n'importe quelle partie de tout type de vêtement, le plus important étant que le lit soit épousseté. Au nombre de ces savants, le cheikh Ibn Jibrîn - qu'Allah lui fasse miséricorde - qui affirme: « Il n'est pas indispensable d'utiliser l'intérieur d'un Izâr, mais l'on peut très bien, par exemple, employer un turban pour épousseter le lit ou tout simplement secouer le lit entièrement. »
5. Dormir sur le flanc droit.
6. Placer la main droite sous la joue droite.
Preuve que ces deux attitudes font partie de la Sounnah, ces paroles du Prophète , rapportées par Al-Barâ' ibn 'Âzib :
« Lorsque tu veux aller dormir, effectue les ablutions comme pour la prière, puis allonge-toi sur le côté droit et dis: "Ô Allah! Je T'ai soumis mon âme…". »
Rapporté par Al-Boukhâri (247) et Mouslim (2710).
Pour preuve également, ces paroles de Houdhayfah :
« Lorsque le Prophète se mettait au lit la nuit, il plaçait sa main sous sa joue…».
Rapporté par Al-Boukhâri (6314).
7. Le Dhikr à prononcer avant de dormir.
Il est de tradition, avant de dormir, de prononcer certaines paroles tirées du Coran et de la Sounnah.
1) Celles tirées du Coran:
a) La lecture du verset du Koursi.
Il est de tradition de réciter le verset du Koursi au moment de se mettre au lit. Celui qui agit ainsi sera protégé de Satan jusqu'au matin.
Pour preuve, le récit d'Abou Hourayrah avec celui qui vola de la nourriture de l'aumône du mois de Ramadan. Le lendemain matin, le Messager d'Allah l'interrogea:
« Qu'a fait ton prisonnier cette nuit? » Abou Hourayrah répondit: « Messager d'Allah, il a prétendu m'enseigner des paroles qui, par la volonté d'Allah, me seront utiles. Je l'ai donc relâché. » Le Prophète lui demanda: « Quelles sont-elles? » Il répondit: « Il m'a dit de réciter entièrement, au moment de me mettre au lit, le verset du Koursi [débutant par]: Allah! Il n'y a de divinité que Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même . Il m'a dit qu'il ne cesserait d'être pour moi une protection venant d'Allah et qu'aucun démon ne m'approcherait jusqu'au matin. » Or, les compagnons désiraient plus que quiconque accomplir de bonnes œuvres. Le Prophète dit alors: « Il t'a dit la vérité, bien qu'il ne soit qu'un fieffé menteur. Sais-tu, Abou Hourayrah, à qui tu parles depuis trois jours? » « Non », répondit-il. Il dit: « A un démon. »
Rapporté par Al-Boukhâri, à travers une chaîne de narrateurs tronquée à la base (2311), et par An-Nasâï dans As-sounan al-koubrâ (10795), à travers une chaîne de narrateurs continue.
b) La lecture des deux derniers versets de la sourate Al-Baqarah.
Pour preuve, ces paroles du Messager d'Allah rapportées par Abou Mas'oud Al-Ansâri :
« Quiconque récite, la nuit, les deux derniers versets de la sourate Al-Baqarah, ils lui suffiront. »
Rapporté par Al-Boukhâri (4008) et Mouslim (807).
Les deux derniers versets de la sourate Al-Baqarah ne sont pas à réciter précisément avant de dormir, mais à tout moment de la nuit. Celui qui ne les a pas lus dans la nuit et s'en souvient au moment de dormir peut alors les réciter à cet instant.
Que signifient les paroles: « ils lui suffiront »?
Selon certains, elles signifient que par la lecture de ces deux versets il pourra se passer des prières nocturnes. Selon d'autres, elles signifient que leur lecture suffira à le protéger de Satan
Selon d'autres encore, elles signifient que leur lecture suffira à le protéger du malheur. Mais, comme l'affirme An-Nawawi, qu'Allah lui fasse miséricorde, cette expression peut englober toutes ces significations à la fois. Voir le commentaire du Sahîh Mouslim par An-Nawawi (808), chapitre: Le mérite de la Fâtihah et des derniers versets de la sourate Al-Baqarah.
c) Lire Al-Ikhlâs et les deux sourates protectrices dans ses mains, après y avoir postillonné, et les passer ensuite sur le corps à trois reprises.
Pour preuve:
ces paroles de 'Âïchah:
« Chaque fois que le Messager d'Allah se mettait au lit la nuit, il crachotait légèrement dans ses mains jointes l'une à l'autre, puis y récitait les sourates débutant par: Dis : « Il est Allah, l'Unique… , Dis: « J'implore la protection du Seigneur de l'aube… , et Dis: « J'implore la protection du Seigneur des hommes… , avant de se passer les mains sur les parties de son corps qu'il pouvait atteindre, en commençant par la tête, puis le visage, puis la poitrine. Il procédait de cette manière trois fois de suite. »
Rapporté par Al-Boukhâri (5017).
Le hadith qui précède nous apprend que le Prophète mettait en pratique cette Sounnah chaque nuit, compte tenu des paroles de 'Âïchah: « chaque fois ». Celui qui veut appliquer cette Sounnah doit d'abord joindre ses mains, puis y crachoter légèrement, avant d'y réciter la sourate Al-Ikhlâs et les deux sourates protectrices. Il passe enfin ses mains sur les parties de son corps qu'il peut atteindre en commençant par la tête et le visage. Et il répète ces gestes à trois reprises.
c) La lecture de la sourate Al-Kâfiroun.
En effet, 'Arwah, fils de Nawfal rapporte, d'après son père Nawfal , que le Prophète a dit à ce dernier:
« Lis entièrement la sourate débutant par: Dis: « Ô vous les mécréants… avant de t'endormir, car elle représente le reniement du Chirk. »
Le hadith, rapporté par Ahmad (21934), Abou Dâwoud (5055), et At-Tirmidhi (3403), est considéré comme « hasan » par Al-Albâni.
2) Celles, nombreuses, tirées de la Sounnah:
a) « C'est en Ton nom, ô Allah, que je meurs et je vis (bismika allâhoumma amoutou wa ahyâ). » Rapporté par Al-Boukhâri (6324), d'après Houdhayfah
b) « Ô Allah! Tu as créé mon âme et c'est Toi qui la reprendras. A Toi appartiennent sa mort et sa vie. Si donc Tu la laisses vivre, protège-la, et si Tu la fais mourir, pardonne-lui. Ô Allah! Puisses-Tu me préserver de tout mal. »
Rapporté par Mouslim (2712).
c) « Ô Allah! Seigneur des cieux, Seigneur de la terre, et Seigneur du Trône immense, notre Seigneur et Seigneur de toute chose, Toi qui fends le grain et le noyau, Toi qui as fait descendre la Torah, l'Evangile et le Coran, j'implore Ta protection contre toute chose en Ton pouvoir. Ô Allah! Tu es le Premier et rien n'est avant Toi. Tu es le Dernier et rien ne vient après Toi. Tu es Adh-Dhâhir et rien n'est au-dessus de Toi. Tu es Al-Bâtin et rien ne T'échappe, efface nos dettes et place-nous au-dessus du besoin. »
Rapporté par Mouslim (2713).
d) « C'est en Ton nom, Seigneur, que je me suis couché et en Ton nom que je me lève. Si Tu retiens mon âme, accorde-lui Ta miséricorde et si Tu la libères, protège-la par ce dont Tu protèges Tes serviteurs vertueux (bismika rabbî wada'tou janbî wa bika arfa'ouh, in amsakta nafsî farhamhâ wa in arsaltahâ fahfad-hâ bimâ tahfadou bihi 'ibâdakas-sâlihîn). »
Rapporté par Al-Boukhâri (6302) et Mouslim (2714).
e) « Louange à Allah qui nous a accordé notre nourriture et notre boisson, notre suffisance et notre refuge. Car combien sont ceux à qui nul n'accorde suffisance et refuge. » Mouslim rapporte, d'après d'Anas , que lorsqu'il se mettait au lit, le Messager d'Allah disait: « Louange à Allah…»
Rapporté par Mouslim (2715).
f) « Ô Allah! Puisses-Tu me préserver de Ton châtiment le Jour où Tu ressusciteras Tes serviteurs. »
Le hadith, rapporté par Ahmad (18660), est considéré comme authentique par Al-Albâni: Sahîh al-jâmi' (2/869).
g) Trente-trois Tasbîhah, trente-trois Tahmîdah et trente-quatre Takbîr.
Ces paroles ont un effet prodigieux sur celui qui les prononce puisqu'elles lui donnent force et vigueur dans la journée du lendemain.
Pour preuve, ce récit de 'Ali selon qui [son épouse] Fâtimah se plaignit des traces laissées sur sa main par le moulin à bras dont elle se servait. Or, elle fut informée de l'arrivée d'une esclave chez le Prophète . Elle s'y rendit donc mais n'y trouva pas son père. Elle en parla à 'Âïchah qui, à l'arrivée du Messager d'Allah , l'informa de la visite de sa fille Fâtimah. » 'Ali poursuit le récit: « Le Prophète vint, alors que nous nous étions déjà mis au lit. Nous voulûmes nous lever, mais il dit : « Restez à votre place. » Il s'assit entre moi et elle, si bien que je ressentis le froid de ses pieds sur mon torse. Il dit : « Voulez-vous que je vous indique quelque chose de meilleur que ce que vous avez réclamé? Lorsque vous vous mettez au lit, dites trente-quatre fois: "Allâhou akbar", trente-trois fois: "Soubhânallâh", et trente-trois fois : "Al-hamdou lillâh". Ceci est meilleur pour vous qu'une servante. »
Rapporté par Al-Boukhâri (3705) et Mouslim (2727).
Selon l'une des versions du hadith, 'Ali ajouta:
« Depuis ce jour, je n'ai cessé de répéter ces paroles. » On lui demanda : « Pas même la nuit précédant la bataille de Siffîn ? » « Pas même cette nuit-là »
répondit-il. Rapporté par Al-Boukhâri (5362) et Mouslim (2727).
h) « Ô Allah! Je T'ai soumis mon âme, je m'en suis remis à Toi, et j'ai placé ma confiance en Toi, rempli de crainte et d'espoir. Il n'y a ni refuge, ni asile contre Toi si ce n'est auprès de Toi. Je crois en Ton livre que Tu as fait descendre et en Ton prophète que Tu as suscité aux hommes. »
Rapporté par Al-Boukhâri (247) et Mouslim (2710).
A la fin du hadith, le Prophète ajouta: « Que ces paroles soient les dernières que tu prononces avant de dormir. Car si tu meurs cette nuit-là, tu seras mort selon la disposition naturelle (Fitrah). » Et selon une autre version de Mouslim, il a dit: « et si tu vis encore au matin, tu te réveilleras dans le bien. »
Le hadith nous apprend que ces paroles doivent être les dernières à être prononcées avant de s'endormir. Celui qui agirait ainsi, et devait mourir cette nuit-là, obtiendrait une immense récompense: mourir selon la Fitrah, c'est-à-dire, selon la Sounnah et selon la religion d'Abraham , qui ne dévia jamais du culte exclusif d'Allah. Et s'il se retrouve au matin en vie, alors il connaîtra le bien en toute chose: dans ce qu'Allah lui accordera comme bienfaits, dans ce qu'il accomplira lui-même comme bonnes œuvres, et en toute chose. Mais Allah sait mieux que quiconque ce qu'il en est. Il convient, à ce niveau, de mettre l'accent sur une invocation des plus méritoires dont Allah, le Très-Haut, le Très-Grand, a fait grâce à Ses serviteurs.
Al-Boukhari rapporte dans son Sahîh, d'après Chaddâd ibn Aws , que le Prophète a dit:
« La meilleure manière de demander pardon à Allah est de dire: "Ô Allah! Tu es mon Seigneur, il n'y a de divinité [digne d'adoration] que Toi. Tu m'as créé et je suis Ton serviteur. Je suis autant que possible fidèle à mon engagement et à ma promesse envers Toi. Je cherche refuge auprès de Toi contre le mal que j'ai commis. Je reconnais devant Toi Tes bienfaits envers moi et je reconnais mes péchés. Alors pardonne-moi, car nul autre que Toi ne pardonne les péchés". » Le Prophète ajouta: « Quiconque prononce ces paroles dans la journée, avec sincérité et certitude, puis meurt avant la nuit, est promis au Paradis. Et quiconque les prononce la nuit, avec sincérité et certitude, puis meurt avant l'aube, est également promis au Paradis. »
Rapporté par Al-Boukhâri (6306).